La manipulation de balles est une discipline de "Contact" qui correspond elle-même à une grande catégorie de la jonglerie. Le contact, en opposition avec le reste de la jonglerie, est le jonglage du toucher. Tenir en équilibre un objet sur une partie du corps est une composante principale du contact. On observe dans les premières représentations de jongleurs des exercices d'équilibre.
On retrouve des passes de cette discipline dans divers arts de différents pays : depuis 1500 ans des joueurs de "chinlone", en Birmanie, tiennent ponctuellement en équilibre des balles sur leur corps ; à la fin du XIXe siècle, la jonglerie de force et d'équilibre permet de voir des boulets de canon ou des obus rouler sur le corps de certain·e·s jongleureuses.
Mais c'est à la fin des années 80, à New York, que la révolution du contact s'opère : Michael Moschen utilise pour la première fois des balles de cristal dans son jonglage et sa manipulation.
A partir de son travail, le monde de la jonglerie a développé plusieurs disciplines utilisant ces balles.
Il consiste à faire rouler une ou plusieurs balles sur le corps en évitant de rompre le contact balle-corps. Souvent, le·la jongleureuse arrête sa balle sur des points de son corps où elle reste en équilibre quelques secondes avant de passer d'elle même sur un autre point. Iel développe ainsi des parcours de points d'équilibre, des pieds à la tête en passant par les jambes, le tronc ou les bras.
Cette discipline, souvent liée à la danse pour les postures esthétiques du jongleureuse, donne l'impression que la ou les balles sont vivantes et se déplacent d'elles-même. On pourrait en outre croire qu'elles ne subissent pas la pesanteur terrestre.
- les isolations qui correspondent à la fixation dans l'espace d'une balle alors que le corps, et éventuellement la ou les autres balles, continuent de se déplacer.
- les antispins : on applique aux balles qui tournent dans les mains deux rotations de centres distincts et de sens opposés. Cela leurs donne des trajectoires très graphiques.
Par la suite, le "Contact" s'est développé avec de nouveaux objets, souvent de formes très primitives : le cerceau, le bâton, la boite à cigare, le cube, la massue, etc. On parle alors de "contact massue", "contact bâton", "contact cerceau", ... et certaines de ces nouvelles disciplines, en ont rejoint d'autres déjà existantes comme le swinging ou le footbag.
Voici des sites ou des vidéos représentatives de manipulateurs et manipulatrices qui font (ou ont fait) avancer la discipline.
Michael Moschen
le dinosaure et "inventeur" de la manipulation de balles de cristal mais aussi de plein d'autres objets. USA.
Jago Juggling Art
Jago, manipulateur anglais professionnel et réalisateur du DVD "In Isolation", qui présente les travaux d'une panoplie de manipulateurs et manipulatrices d'objets parmi les meilleurs d'Europe. Du Nord de l'Angleterre.
Bruno Labouret
qui a poussé le body contact à un niveau très élevé. De Rennes.
Matt Hennem
photographe mais aussi grand jongleur et spécialiste du cirque, il est surtout l'un des précurseurs de l'association manipulation/body-poping. Sa première vidéo promotionnelle de 2002. De Londres.
Rémi Laroussinie
jongleur ayant beaucoup œuvré pour la diffusion du body-contact vers le grand public. De Paris.
Jeanine Ebnoether
qui mêle danse et body contact de façon exceptionnelle. De Zurich.
André Hidalgo
qui allie comme personne body-popping, waving et manipulation. De Paris.
Yorgos Sérafeimidis
avec une approche de systématisation des mouvements graphiques. D'Athènes.
Dimitri
au style si fluide... de Théssalonique.
Multivisual project
un collectif de jongleureuses-performeureuses de Pologne
Anne Donard
qui pratique surtout la jonglerie de feu mais aussi le body-contact. De Paris.
Jive Faury
manipulateur graphique de tant d'objets... qui a inspiré Pich à ses débuts. De Paris.
Okotanpé
la référence japonaise en manipulation graphique d'objets. De Tokyo.
Ryan Mellors
tellement inspirant. De Vancouver.